Une randonnée facilement accessible…
en famille ou entre amis !On se retrouve donc, avec des amis, devant le domaine alpin de Bessans. Dans notre sac à dos : des vêtements de rechange pour une nuit, nos affaires de toilette et tout le nécessaire pour la rando : gourde, crème solaire, pique-nique.
Nous voici partis le long de l’Arc afin de récupérer le sentier de l’alpage. L’ascension est simple et nous permet, au fur et à mesure du sentier, de profiter de la vue sur le plateau de Bessans et sur les sommets environnants : Pointe de Tierce, Charbonnel, Pointe de Soliet … Tout simplement magnifique. Les hameaux de Bessans sont également bien visibles : la Goulaz et, juste en dessous de nous, celui du Villaron.
Après une première montée d’une trentaine de minutes, nous marquons un temps de pause pour observer, en ce début août, l’avancée des foins autour du village. Au fil du parcours, le sentier rejoint la piste du Vallon où l’on peut trouver des chalets et anciennes granges. Une piste 4×4 réservée aux agriculteurs et aux habitants de ces chalets. Juste après les anciennes granges, nous atteignons un vaste plateau.
Finies les grosses montées, on passe en mode balade !
2h de rando…
pour 540m de dénivelé +Nous passons devant les premiers chalets ainsi que le parc des vaches pour nous rendre tranquillement vers le dernier chalet du vallon (la ferme) où Julien, notre hôte, nous accueille avec un bon goûter : boissons chaudes et tartines avec plein de confitures au choix. C’est la récompense de notre randonnée, un instant de convivialité pour nous présenter aux autres personnes qui vont également passer la nuit sur place, ainsi qu’aux alpagistes qui travaillent avec Julien.
Après cette pause gourmande, nous découvrons le dortoir : un petit sas d’entrée où l’on peut troquer nos chaussures de marches contre des chaussons, une première chambre à notre gauche où se trouvent des lits superposés, puis à notre droite, la salle d’eau avec lavabos et douches et au fond la dernière chambre, la nôtre. Quant aux toilettes, elles se trouvent à l’extérieur, comme autrefois, dans un petit cabanon à côté de la fontaine.
Un quotidien rythmé par la traite des vaches et les travaux agricoles
Après nous être changé pour enfiler des habits plus chauds, nous rejoignons David pour découvrir concrètement le travail des alpagistes. Il est en effet l’heure de la 2eme traite de la journée.
Mais avant de traire les vaches, il faut déjà récupérer le troupeau. La bonne nouvelle c’est que pour « récupérer le troupeau », pas besoin de courir dans la montagne ou d’appeler les vaches à cor et à cri : il suffit… d’ouvrir une barrière devant la ferme. En voyant cela, les vaches (des tarines et des abondances, les seules races autorisées pour la fabrication du beaufort) comprennent tout de suite ce que cela signifie et reviennent d’elles même vers la ferme ! Et si certaines trainent en chemin, les chiens, 3 border collies, s’occupent de leur faire presser le pas !
Dans la salle de traite, David nous explique le processus à suivre pour chaque vache : donner des nutriments sous forme de croquettes (elles adorent !), nettoyer les trayons pour avant de placer la machine qui va extraire le lait (une sécurité pour la qualité du lait), désinfecter et hydrater les trayons (un soin pour les vaches).
Une fois cela fait, les animaux pourront repartir toutes seules jusqu’au pré pour profiter de l’herbe et des fleurs des montagnes (ce sont ces fleurs et cette herbe d’altitude qui offrent un parfum si agréable au lait et donc… au beaufort d’alpage !).
A nous de mettre la main aux pis
La première étape est simple, mais la mise en place de la machine peut vite devenir compliquée… Et il nous faut plusieurs essais pour parvenir à obtenir une traite efficace. Nous tentons également une traite à main nue, à l’ancienne. Des générations et des générations de paysans ont utilisé cette technique, on devrait nous aussi y arriver ! Mais en fait… il faut un vrai tour de main pour extraire le lait des pis.
On finit tant bien que mal par obtenir un peu de lait pour le goûter. Tout juste sorti de la vache, le lait est chaud et onctueux. Un vrai délice. Par contre… nous ne sommes clairement pas prêts pour ce travail : alors que David pourrait facilement remplir des sauts en trayant manuellement, nos mains n’auraient pas tenu le choc de traire plusieurs vaches à la suite.
A l’extérieur, un veau, de seulement quelques jours, attendait son repas. Pour le faire patienter, nous avons commencé à le caresser jusqu’au moment de lui donner un seau rempli de lait qu’il a vidé en quelques coups de langue. Un petit gourmand celui-là !
En attendant l’heure du diner
Nous nous retrouvons au coin du feu avec une planche de jambon crue maison et une bière. Après leur grosse journée de travail, les derniers alpagistes arrivent, il est temps de se mettre tous à table !
Au menu : brochettes de bœuf (de l’élevage) et gratin de crozets. Un régal.
Nous avons ensuite droit à une sélection de fromages produits à la ferme puis au dessert, tartes ou fromages blancs.
Pour finir le repas et la veillée, nous testons le génépi artisanal (tradition oblige ! 😉).
Il est maintenant l’heure d’aller se coucher.
Mi-août : la nuit les températures tombent…
la neige aussi !Pour rejoindre le dortoir, il nous faut sortir du chalet. Et là… c’est le choc. Nous sommes arrivés sous un grand soleil et une chaleur estivale et quelques heures plus tard… il neige ! Nous sommes mi-août et quelques petits flocons tombent du ciel. Autant dire que nous avons filé pour rejoindre nos chambres !
Le dortoir est très bien aménagé, avec nos petits « night bag » (des draps sous forme de sac à couchage), nous nous installons tranquillement dans nos lits douillets. Dodo !
Après une journée bien chargée, le programme de la matinée est tout aussi sympa avec petit-déjeuner maison puis et découverte da la fabrication du beaufort. Sébastien, en tenue blanche, est en effet prêt à se mettre à la fabrication des meules.
Le saviez-vous ?
Il faut au minimum 400 litres de lait de vache de race Tarine et Abondance pour confectionner une meule de beaufort de 40kg.
Du lait au fromage
La fabrication des meules de beaufort est un procédé très technique : après avoir récupéré le lait des deux dernières traites (celui de la veille et du matin), le travail peut commencer. Pendant le processus, de nombreuses étapes doivent être respectées, comme des temps de repos du fromage et des dosages précis. Le travail est physique et Sébastien donne de sa personne ! Il faut en effet un véritable savoir-faire pour obtenir un excellent fromage répondant aux critères de l’AOP.
A la fin de la fabrication, nous sommes allés dans la cave déjà bien remplie par les fromages produits depuis le début de l’été. L’étape d’affinage est elle aussi très demandeuse en temps et d’efforts car il faut saler et retourner des fromages de 40 kilos tous les jours jusqu’à leur commercialisation, après minimum 6 mois d’affinage.
Après un dernier coup d’œil aux rayonnages où sont stockés les meules, il est temps de songer à redescendre vers la vallée.
Dehors, l’alpage est à nouveau d’un vert éclatant, la neige tombée cette nuit n’a évidemment pas résisté aux premiers rayons du soleil.
Une fois nos sacs récupérés, nous reprenons le chemin en nous faisant une promesse : revenir l’année prochaine !
Pour en savoir plus sur l’alpage du vallon et réserver un séjour insolite à la découverte d’un savoir faire ancestral, visitez le site de l’Ecurie de Panino. Les fromages produits à l’alpage sont aussi vendus directement à Bessans.
C'est bon à savoir !
Connaissez-vous les différences entre l’appellation beaufort d’alpage et beaufort d’été ?
Le beaufort d’alpage doit obligatoirement provenir du même troupeau, doit être confectionner à chaque traite et à plus de 2000m d’altitude.
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