Une expérience inédite en Haute Maurienne Vanoise
La Haute Maurienne Vanoise est un territoire facilement accessible au cœur des alpes, offrant de multiples activités sportives en hiver comme en été : escalade, ski, biathlon, parapente ou encore balade avec des chiens de traineau. Ici tout est réuni pour vous faire vivre des expériences inoubliables.
Néanmoins, la beauté de la région se révèle surtout quand il s’agit de découvrir ses villages, ses coutumes, sa faune, ses habitants, ou encore ses six stations touristiques : Valfréjus, La Norma, Aussois, Val Cenis, Bessans et Bonneval sur Arc.
Et pour partir à la découverte de Val Cenis, il est désormais possible de faire des balades avec des alpagas. Pour rencontrer les deux camélidés, nous prenons la télécabine du Vieux Moulin. Anne nous attend à l’arrivée à plus de 2 100 mètres d’altitude, avec Aster et Solcito.
Anne était sapeur-pompier professionnelle. L’hiver, elle est monitrice de ski à Val Cenis. Le reste de l’année, elle est sophrologue. Depuis cet été, elle propose une nouvelle façon de procurer bien être et tranquillité aux touristes et aux habitants à travers ses alpagas.
Les alpagas, des Andes aux Alpes
L’environnement montagnard de la Haute Maurienne Vanoise permet aux vacanciers de profiter de grands espaces naturels préservés, comme le célèbre Parc national de la Vanoise. On peut y observer de nombreux animaux sauvages qu’on rencontre naturellement dans les Alpes : bouquetins, marmottes, gypaète, lagopèdes variables, chamois…
Les alpagas, eux, viennent des Andes et sont donc parfaitement adaptés au climat de la Haute Maurienne Vanoise. En effet, ces camélidés vivent généralement à l’ouest de la Bolivie, au nord du Chili ou encore au sud du Pérou dans des zones qui dépassent parfois les 4 000 mètres d’altitude.
Ces animaux, cousins proches du Lama (mais plus petits), sont très vifs et observateurs. En effet leur vue, ouïe et odorat leurs permettent de repérer tout ce qui se passe dans les alentours.
Les alpagas se nourrissent principalement d’herbe, mais comme le précise Anne : « contrairement aux chèvres et aux moutons, ils n’arrachent pas les racines quand ils mangent. Ce sont donc d’excellentes tondeuses ! »
Ils apportent du plaisir et de la joie aux personnes qui se promènent avec eux.
Aster et Solcito
Si les alpagas et les lamas sont principalement utilisés pour l’élevage, ou pour le travail en Amérique du Sud, à Val Cenis « Aster et Solcito sont destinés au bien-être. Ils apportent du plaisir et de la joie aux personnes qui se promènent avec eux » nous précise Anne.
Ces camélidés, âgés tous deux de trois ans, sont nés dans des élevages français. Ce sont tous les deux des huacayas : une race d’alpagas vivant principalement en Amérique latine.
Anne les a tondus peu de temps avant l’été, pour s’assurer de leur confort durant les périodes à fortes chaleurs. Elle leur donne du foin tous les jours et les observe régulièrement pour vérifier leur état de santé. « Ils mangent et boivent peu par rapport aux vaches ou aux moutons » nous explique-t-elle. Quand ils ne sont pas en balades à Val Cenis, ils vivent dans un grand enclos qu’elle leur a fabriqué à proximité de sa maison.
Dans le cadre de cette activité insolite et bien-être, les deux alpagas d’Anne rejoignent le sommet du Vieux Moulin tous les jeudis en télécabine. Un petit voyage qui ne les perturbe pas : ils ont, en effet, été entrainés tout l’hiver pour faire ce déplacement.
Séance selfie avec les alpagas et les glaciers de la Vanoise en arrière-plan
Une balade au pas des alpagas
Pour cette sortie avec les alpagas, nous sommes un groupe d’une petite dizaine de personnes, accompagné d’Anne et de son fils Gabin. L’enthousiasme était bien présent. Petits comme grands, tout le monde a hâte de rencontrer Aster et Solcito.
Il faut savoir que les alpagas sont des animaux « eco-responsables » : ce sont des brouteurs efficaces et sélectifs qui ne consomment que les parties des plantes dont ils ont besoin, laissant le reste intact.
Après avoir fait les présentations et donné quelques consignes importantes, c’est parti pour la balade. Je prends la longe d’Aster et, immédiatement, il se met à me suivre. Je marche tranquillement tout en guidant l’alpaga vers l’itinéraire à suivre pour notre balade.
Calmes et dociles, les deux alpagas ne s’arrêtent que pour manger les brindilles d’herbes ou les épilobes présentes sur notre trajet : « les alpagas mangent peu : environ 2 kg de nourriture par jour » nous informe Anne.
Ces temps d’arrêts nous permettent aussi de voir toute la beauté du paysage de la Haute Maurienne Vanoise : ses montagnes, ses vallées et sa verdure.
Des animaux à la laine douce et délicate
Une expérience bien-être et tranquillité
Enfants comme adultes, tout le monde caresse et promène à tour de rôle Aster et Solcito. Anne nous précise que les alpagas ne craignent pas les humains. Parfois, comme tous les animaux, ils peuvent être méfiants : « Les alpagas n’ont pas peur de l’Homme. Cependant si quelque chose les effraie, ils peuvent courir et sauter jusqu’à 1,20 m en longueur. »
Après une bonne heure de marche, nous arrivons à un endroit d’où nous pouvions voir au loin les glaciers de la Vanoise. Nous profitons du moment pour nous arrêter un instant et prendre des photos souvenirs avec les deux alpagas. Le type de photo qui va faire rêver sur les réseaux : ambiance altiplano !
À ce moment-là, un détail assez surprenant m’interpelle : Aster, l’alpaga blanc, marche toujours derrière Solcito, le grand alpaga marron. Anne m’explique qu’il s’agit en réalité d’une manière pour Solcito de se mettre en avant, d’être le chef de file et de veiller sur son congénère, étant donné qu’il faut toujours un dominant dans un groupe d’alpagas.
Afin de récompenser les deux camélidés de leur marche et de leur bon comportement, Anne sort quelques graines de sa sacoche pour que nous puissions les nourrir. Je tente l’expérience : petite appréhension quand j’ouvre ma main et qu’Aster s’approche mais je ne sens que des chatouilles sur ma paume lorsque il déguste ses graines.
Après cela, il est temps pour nous de rentrer au camp de base. Toujours doucement, et au rythme des bêtes.
De retour à proximité de la télécabine du Vieux Moulin, Anne sort de sa sacoche de la laine des deux alpagas qu’elle avait récupérée en début d’été. Une fourrure douce, délicate et soyeuse. Elle nous explique que, pour l’heure, cette laine est seulement préservée, sans utilité particulière, mais qu’elle sera par la suite éventuellement utilisée pour fabriquer des vêtements tels que de la literie, des chapeaux, des mitaines ou encore des écharpes.
Enfin, on termine notre magnifique balade d’une heure avec de jolis cadeaux offerts par Anne : tout le monde a droit à des petits bouts de laine tondus sur les deux alpagas, accompagnés en bonus d’un diplôme certifiant de nos nouvelles connaissances sur les deux animaux.
Pourquoi faudrait-il tenter l’expérience ?
La balade avec les alpagas en Haute Maurienne Vanoise est bien plus qu’une simple balade : c’est une immersion dans une expérience inédite et mémorable qui combine la beauté des paysages de la région avec la douceur et la singularité des camélidés andins.